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354. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

En parcourant les papiers du fonds Mézeray à la Bibliothèque impériale, j’ai rencontré27 cette première dédicace non employée et mise au rebut, et j’en donnerai quelque chose ici, parce que c’est justice et que l’inspiration de cette grande œuvre historique, qui ne parut que sous la régence, doit se rapporter à l’âge et au règne précédent. […] Ce qu’il dit là n’est vrai qu’en avançant ; car il est certaines de ces harangues, comme celle qu’il prête à Charles Martel au moment de livrer bataille aux Sarrasins, qui sont plus académiques que véritablement historiques, même à le prendre dans le sens de la définition précédente. […] En parlant ainsi, il exagérait un peu, et on trouverait dans la masse des notes historiques qu’il a laissées plus d’érudition qu’il n’en avoue.

355. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc63, et à ce propos de l’ancien théâtre français Lundi 27 octobre 1862  Ce mystère (c’est ainsi qu’on appelait les pièces sérieuses et religieuses de notre ancien théâtre) est, à vrai dire, une sorte de drame historique dont Jeanne d’Arc est l’héroïne ; il a été composé et sans doute représenté à Orléans au xve  siècle, de 1429 à 1470. Les érudits en ces matières l’avaient signalé depuis quelques années comme particulier et peut-être unique en son genre : il offre, en effet, le premier exemple d’un genre de drame historique national, trop peu cultivé de tout temps, quoique si indiqué, dont les rares productions se comptent, et qui n’a eu son retour tardif qu’au xviiie siècle dans le Siège de Calais de du Belloy, et dans les Templiers de Raynouard, sous le premier Empire. […] Le point de vue du goût et le point de vue historique sont distincts : ne sacrifions pas l’un à l’autre, et ne les confondons pas non plus.

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