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709. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

À une théorie comme celle de l’unité des forces physiques qui établit leurs corrélations et transformations, on reconnaît à juste titre une haute portée philosophique. […] Et que l’on ne dise point qu’il y a contradiction à prétendre que le progrès des sciences les ramène à la philosophie, après avoir soutenu plus haut qu’il les en détache. […] De là vient qu’à l’ordinaire la métaphysique et la haute poésie se touchent, se confondent quelquefois comme dans le Paradis de Dante. […] II), « que les mystiques ont seuls connu la vraie manière de philosopher », n’est-ce pas dire que la métaphysique est d’autant plus haute qu’elle ressemble plus à une effusion ou à une rêverie ? […] Elle se compléterait, d’abord par une psychologie comparée dont nous avons essayé plus haut d’indiquer l’objet et de montrer l’importance ; ensuite par une étude des anomalies ou monstruosités, qu’on pourrait appeler Psychologie morbide.

710. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Comme nous l’avons dit plus haut, le premier écrivain qui ait tenté d’établir que l’œuvre d’art dépend de l’ensemble social dont elle est contemporaine et son auteur de l’ensemble national dont il faisait partie, est M.  […] En dehors d’esprits supérieurs qui no sont exclusifs pour personne, on ne rencontre guère de gens aimant également et à un même moment Lamartine et Hugo, Balzac et Dumas, la basse et la haute littérature. […] Si le groupe attrait est considérable, par la quantité, par la qualité, l’œuvre prend une haute signification sociale, qu’elle ne possède qu’à ce moment-là, qui peut larder longtemps et passer vite. […] Employée avec les ménagements et les soins que l’usage enseignera, la méthode exposée plus haut sera d’un secours véritable pour la connaissance du passé ; elle permettra pour les époques et les peuples littéraires, d’écrire l’histoire intérieure des hommes sous la surface des faits politiques, sociaux et économiques, et d’écrire cette histoire en termes scientifiques précis. […] Sur cette question, voir aussi la conférence parisienne d’un des acteurs de cette époque, lié un temps au groupe littéraire de Mallarmé, le penseur scandinave Georg Brandès, cité plus haut, auteur de Le Grand Homme.

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