Collé, selon lui, « était un grand enfant qui ne se prenait nullement au sérieux (page 4) » et plus loin (p. 32), il nous le montre « possédant à un haut point la science de la vie » et connaissant à fond les hommes ; tantôt Collé est « un esprit doux et placide (p. 2) », tantôt il a « la nature mobile et inquiète (p. 4). » Collé nous est représenté comme faisant des fanfaronnades, comme suivant la mode, comme ayant un rire doux, plein de mièvrerie !… Ailleurs, Collé est un acrobate ; ses vers font le grand écart… Tout autant de faux sens ou de contre-sens. — Et Piron comparé à Collé ; « Piron montait un vaisseau de haut bord armé en guerre avec lequel il affrontait la tempête, et Collé une barque légère… » — Et Panard donc, le gai Panard dont la muse est « un peu prude, un peu pincée ! […] C’est trop le livrer en déshabillé vraiment ; c’est donner trop beau jeu à cette disposition habituelle où sont les critiques de tous les temps, et surtout ceux du nôtre, de se mettre au-dessus des auteurs et de le prendre de haut avec ceux qu’on juge.
Necker, après son premier ministère, une très haute idée : en le retrouvant à la tête des affaires et en s’entretenant avec lui, il dut en rabattre, et, en ne cessant de rendre justice à ses intentions, il s’aperçut de toute l’hésitation de son caractère, qui se conciliait avec une opinion très exagérée de son crédit et de son ascendant sur les esprits. […] Au premier abord, tout député du tiers-état qu’il était, il avait, selon la remarque de Montlosier, une attitude de grand seigneur et de grandes manières qui lui allaient fort bien et qu’il devait à la dignité de sa nature autant qu’aux hauts emplois qu’il avait exercés. […] Ayant lu avec transport les éloquents passages de son célèbre ouvrage, je m’étais formé la plus haute idée de l’auteur ; mais mon attente fut désagréablement déçue.