Les habitudes du feuilleton, qui sont une dépravation de Paris, ont atteint jusqu’au style de Féval, dans son roman de Kéramour. […] Paul Féval, qui joue depuis plus de trente ans avec les haltères du feuilleton, a gardé les habitudes que ce diable de feuilleton nous donne. […] Quant à l’histoire qu’il vient d’écrire, cette heureuse infidélité aux habitudes de toute sa vie et à l’emploi de ses facultés qui lui a si bien réussi, nous avons dit notre opinion sur le talent inattendu qu’il révèle, et que le livre Jésuites !
Magnin, qui d’habitude avait besoin d’écrire à tête reposée, était au fond de l’imprimerie du Globe, voisine du Théâtre-Français ; nous étions venus là, plusieurs, au sortir du spectacle : on discutait, on admirait, on faisait des réserves ; il y avait, dans la joie même du triomphe, bien du mélange et quelque étonnement. […] Magnin, tel que je l’ai connu avant que la maladie fût venue l’affaiblir et attrister ses dernières années ; j’ai besoin de rassembler en quelques mots les impressions que m’a laissées sa personne en des saisons meilleures, et de fixer aux yeux de tous comme aux miens l’idée de sa vie, de ses mœurs, de son habitude studieuse, réfléchie, une sensible et parlante image qui ne puisse se confondre avec nulle autre.