« Onuphre, dit-il, ne parle pas de sa haire, de sa discipline ; au contraire, il passerait pour ce qu’il est, pour un hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot… Il se trouve bien d’un homme opulent à qui il a su imposer… ; il ne cajole pas sa femme… Il est encore plus éloigné d’employer, pour le flatter, le jargon de la dévotion ; ce n’est point par habitude qu’il le parle, mais avec dessein, et selon qu’il lui est utile, et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très ridicule… Il ne pense point à profiter de toute la succession de son ami, ni à s’attirer une donation générale de tous ses biens… Il ne se joue point à la ligne directe, et il ne s’insinue jamais dans une famille où se trouvent à la fois une fille à pourvoir et un fils à établir ; il y a là des droits trop forts et trop inviolables… » Monsieur de la Bruyère, faites des portraits pour être lus, et ne critiquez pas ceux qui sont faits pour être mis en action ; vous ne savez pas les apprécier.
Les mères, ayant davantage gardé l’habitude de l’oraison (qui est la toilette quotidienne de l’esprit), ont peut-être plus de clairvoyance. […] Le libéral, ce pilier d’Académie, ayant depuis cinquante années et davantage, l’habitude d’une certaine ration de coups de bâton et de caveçon, que lui administrent les jacobins et autres révolutionnaires, en veut mortellement à quiconque attaque ses ennemis et détourne de lui leur attention.