Ce mélange de plaisir esthétique et de tristesse morale, que l’on nomme d’habitude sentimentalité, est favorable à la musique italienne, que les gourmets expérimentés de l’art, les purs esthéticiens affectent d’ignorer. […] Ils correspondent très exactement à cette période de la société européenne qui va du xive au xvie siècle ; ils participent de la tendance générale des esprits à ce curieux moment où sortant à peine des langes de la scolastique, encore tout imprégnés des habitudes intellectuelles de la discussion théologique, les lettres, les arts, la critique, la philosophie se perdaient en une infinité de distinctions et de subtilités de tout point analogues aux artifices quelquefois si parfaitement cocasses du contrepoint.
Mais joué une fois, ayant éprouvé l’instrument dont il disposait, le jeune dramaturge aurait appris à s’en servir, à adapter aux habitudes du théâtre sa fantaisie irréfrénée.