D’abord quand on cherche à pénétrer les phénomènes de la vie, on a toujours l’habitude de se tenir à un point de vue ou anatomique, ou chimique, ou physique, et l’on ne se place pas assez au point de vue du phénomène vital, qu’il faut cependant surtout considérer quand on veut faire de la physiologie. […] Le cancer lui-même, tant qu’il n’a pas envahi tout le tissu de l’organe, n’a qu’une action purement locale ; c’est ainsi que je l’ai constaté sur un surmulet, qui avait la moitié du foie envahi par un cancer encéphaloïde : les parties restées saines fonctionnaient comme d’habitude et étaient parfaitement sucrées. […] Le sucre qui apparaît dans les urines peut résulter en effet ou de ce qu’il se forme en trop grande quantité pour être complètement détruit, ou de ce que se produisant comme d’habitude, la faculté que l’organisme a de le détruire est devenue insuffisante.
Mabeuf, que ses habitudes d’esprit avaient le va-et-vient d’une pendule.