Après les guerres de la Ligue et de la Fronde, sont venues les querelles des Jansénistes et des Molinistes, auxquelles ont succédé beaucoup d’autres disputes jusqu’à celles des Gluckistes et des Piccinistes ; et maintenant, de toutes les factions qui ont troublé la France, il ne reste plus, nous l’espérons, que des Classiques et des Romantiques, et une bonne animosité de part et d’autre. […] C’était au seizième siècle, c’était parmi les guerres religieuses, sous les règnes si orageux et si poétiques des derniers Valois, que devait surgir l’Épopée française ; à cette époque on trouve Ronsard et quelques autres poètes de la Pléiade, trop vantés alors, et surtout trop décriés de nos jours par des auteurs qui ne les connaissent guères et qui sont loin de les égaler, mais on cherche vainement, dans cette Pléiade brillante, l’homme d’une puissante imagination, le poète de génie enfin, capable d’enfanter une œuvre épique. […] Songez que vous parlez à ce peuple français, le premier peuple du monde, parce qu’il est le plus chevaleresque et en même temps le plus philosophique ; à ce peuple changeant il est vrai, parce qu’il est étonnamment impressible, mais qui sait souffrir et mourir pour une doctrine, qui fait la guerre pour le triomphe d’une idée, et dont les fureurs même ont été commises au nom d’un principe.
Mais, puisque jusqu’ici l’on ne m’a crue en rien, Dès que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu’à leurs blés Les gens n’étant plus occupés Feront aux oisillons la guerre… ». […] Le romantisme a fait la guerre précisément à ces hommes de 1660 dont je vous parlais tout à l’heure, une guerre acharnée et très souvent ridicule à force d’être outrancière.