À un certain moment de la guerre, Renart, désespérant de tenir dans sa forteresse de Malpertuis, construit un grand vaisseau allégorique, une arche de malice, destinée à embarquer tout son monde. […] Dagorne, le chef anglais, est mort ; Bombourg lui a succédé ; mais il n’observe pas la même trêve qui consistait, dans ces guerres de nobles, à épargner le menu peuple et ceux qui travaillent le blé. […] Sparte et Argos étaient en guerre : il s’agissait d’un lieu important appelé Thyrée, que réclamaient les deux peuples.
En ce temps-là, le gouvernement de Venise n’était plus ce qu’il avait été autrefois ; le doge ne représentait plus cette espèce de monarque électif visant à l’hérédité, nommant les magistrats, décidant à peu près souverainement de la paix ou de la guerre, et qui, avec un peu d’art, faisait agréer à rassemblée générale du peuple ses résolutions à l’avance arrêtées. […] Mais que fera ce bon doge aveugle et nonagénaire, ainsi croisé, en ces temps de rude guerre et où il s’agissait surtout pour les chefs de payer de leur personne ? […] Et n’avons-nous pas vu nous-mêmes des guerres et des croisades tout aussi vastes s’enflammer, et des hommes de cabinet à leur tour y trouver leur large emploi ?