Pope n’en jouit pas ou n’en jouit guère ; il reste satirique et Anglais au milieu de ce luxe aimable importé de France. […] Le lecteur n’est guère ému, ni moi non plus ; il pense involontairement ici au livre de Pascal, et mesure l’étonnante différence qu’il y a entre un versificateur et un homme. Bon résumé, bon morceau, bien travaillé, bien écrit, voilà ce qu’on dit, et rien de plus ; évidemment la beauté des vers venait de la difficulté vaincue, des sons choisis, des rhythmes symétriques ; c’était tout, et ce n’était guère.
Par malheur, on le comprenait fort mal ; et l’Aristote de notre temps, dont Corneille, il faut bien l’avouer, était bien un peu coupable, ne ressemblait guère plus au véritable Aristote que celui de la scolastique. […] D’autres principes non moins respectables qu’on lui prêtait encore, ne lui appartenaient pas davantage ; et la tradition qui se dénature si vite, sans devenir tout à fait fausse, n’était guère plus fidèle de notre temps qu’elle ne l’avait été dans le moyen âge et la renaissance. […] Dans les dialogues, Socrate ne juge guère de la poésie que comme en jugent, dans les entretiens de chaque jour, les sociétés même les plus polies et les plus délicates.