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574. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Ses panégyristes citent la morale et les solides instructions qui sont répanduës dans les poëtes : ils s’appuïent des odes de Pindare, et même de ces cantiques divins que les ecrivains sacrés nous ont laissés sur la grandeur et les bienfaits de Dieu. […] Les imaginations vives et turbulentes qui ont trouvé de la grandeur dans les exploits militaires et dans la fortune des etats, ont donné naissance au poëme épique. […] Pour les sentimens, on peut bien être touché des plus foibles et de ceux qui nous sont les plus familiers : mais nous n’admirons que ceux qui sont au-dessus des foiblesses communes, et qui par une certaine grandeur d’ame qu’ils nous communiquent, augmentent en nous l’idée de notre propre excellence.

575. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Il ne manque qu’un caractère à cette grandeur, le sérieux. […] Ceux-là semblent avoir écrit et mesuré avec le doigt de Dieu les astres, la nature, les animaux, les grandeurs, les formes, les âmes répandues dans les êtres de la création, toute pleine pour eux d’évidence divine, d’intelligence animale et d’amour universel. […] Certes, personne plus que nous, quoi qu’on en ait dit, n’a moins confondu dans la révolution française l’erreur et la vérité, l’excès et la mesure, la justice et l’iniquité, l’héroïsme et le terrorisme ; personne n’a fait un plus sévère triage du sang et des vérités, des victimes et des bourreaux ; mais personne aussi ne s’est moins dissimulé la puissance de l’impulsion et la grandeur du but que l’idée française (puisqu’on l’appelle ainsi) portait en elle en commençant, en poursuivant, hélas !

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