Achille étoit dans ce cas, si Homere, malgré toute la supériorité de forces qu’il lui donne, n’eût trouvé l’art de mettre encore sa grandeur d’ame hors de tout soupçon. […] Quelques adorateurs d’Homere ne sont pas contens de cette distinction : on a grand tort, disent-ils, d’appeller grossiers ces tems heroiques, où le luxe n’avoit point encore corrompu les moeurs, et où l’homme joüissant innocemment des vrais biens, n’avoit point encore imaginé ces fausses grandeurs, ni ces fausses richesses dont la cupidité s’est avisée depuis. […] Pourquoi en choisit-il de basses quand il faut de la grandeur ; de rebutantes, quand il est question de graces ; et de lentes, quand le sujet demande de la vivacité ? […] J’y trouve souvent un fonds de grandeur et de pathétique, qui, quoiqu’affoibli par bien des défauts, ne laisse pas encore de se faire sentir. […] Je ne sçai si je me trompe, mais il me paroît heureux d’avoir fait ainsi du bouclier d’Achille, un titre de sa grandeur, et pour ainsi dire, son manifeste.
En revanche aussi, je reconnais vite toute fausse grandeur et je la hais. » « Je manque de toute grandeur ». […] Il manquait « de toute grandeur ». […] Mais remarquez-vous en quoi il fait consister la grandeur, la seule grandeur de l’homme, et combien, à ce propos, il se montre plus difficile que vous ne vous seriez très probablement avisés de l’être ? […] Il ne peut y avoir, il n’y a eu qu’un sentiment sur la grandeur de la perte que l’art français vient de faire en lui. […] Je n’avais plus rien à apprendre sur la grandeur de cet ouvrage.