On multiplia tout ce qui en impose au peuple, et trop d’empereurs se crurent dispensés d’avoir une grandeur réelle. […] L’un avait trouvé le point juste où la grandeur se mêle avec le goût ; le second eut les excès de la force, le troisième n’eut que les excès de la faiblesse. […] Je ne parle pas de vingt autres causes qui la préparèrent ; mais je remarque que dès le premier siècle, la grandeur de l’empire, une puissance qui n’était limitée par rien, des fantaisies qui n’avaient de bornes que la puissance, des trésors qu’on ne pouvait parvenir à épuiser, même en abusant de tout, firent naître dans les princes je ne sais quel désir de l’extraordinaire qui fut une maladie de l’esprit autant que de l’âme, et qui voulait franchir en tout les bornes de la nature ; de là cette foule de figures colossales consacrées aux empereurs, la manie de Caligula de faire enlever de toutes les statues des dieux leur tête, pour y placer la sienne ; le palais d’or de Néron, où il avait englouti un quart de Rome, une partie des richesses du monde, et des campagnes, des forêts et des lacs ; la statue d’Adrien élevée sur un char attelé de quatre chevaux, et qui faite pour être placée au sommet d’un édifice, était d’une grandeur que nous avons peine à concevoir ; sa maison de campagne, dont les ruines seules aujourd’hui occupent dans leur circonférence plus de dix milles d’Italie, et où il avait fait imiter les situations, les bâtiments et les lieux les plus célèbres de l’univers ; enfin le palais de Dioclétien à Spalatro en Illyrie, édifice immense partagé par quatre rues, et dont chaque côté avait sept cents pieds de long. […] Ajoutez la douceur du climat, et tous les monuments élevés dans ce pays par la grandeur romaine.
Grandeur et variété du lyrisme d’Eschyle. […] De là, l’instinct de grandeur qui double en lui l’enthousiasme et l’imagination. […] Comment, sous un seul coup, s’est abattue cette immense grandeur ! […] splendeur de l’empire persan, gloire des guerriers, grandeur qu’a moissonnée le dieu ! […] La défaite des Perses, cette défaite trop voisine et trop sanglante pour la perspective du théâtre, prend une sorte de grandeur fatale et mystérieuse, en apparaissant au loin dans Suse.