Elle tomba avec grâce selon la tragique formule du cirque romain, et sa chute même fut une attitude. […] Elle ressemblait, dans sa grâce flétrie et voluptueuse encore, à une fleur foulée sous les pieds d’un bal ; et n’était-ce pas en effet, le bal cruel des vices et des voluptés parisiennes qui avait meurtri, sous sa danse effrénée, cette jeunesse ternie, ce cœur effeuillé, cette âme éteinte dans un corps usé ? […] La Dame aux Camélias meurt avec grâce, comme elle a vécu. […] Elle fut la Cypris terrestre, dont les fiers prétendants étaient plus nombreux que ceux de la jeune Tyndaride, et moissonnaient ses grâces et ses caresses achetées. […] » Comme cette veuve de l’Orient, qu’un voyageur nous montre couchée sur la tombe de son époux et creusant le moule de son beau sein dans la poussière du sépulcre, la Muse grecque, visitant ces tombeaux profanes, n’y laissait que des vestiges de grâce et de volupté.
II Sans doute il est impossible de séparer complètement dans une telle femme la grâce du génie, et la beauté des traits de la beauté de l’intelligence : comment séparer ce que Dieu a si bien uni sur une physionomie éloquente ? […] Terni est le pèlerinage du génie ; le poète y laisse en ex-voto des vers sublimes, et il en rapporte une impression des puissances et des grâces de la nature, qui gronde aussi éternellement dans son âme que le Vellino gronde dans son abîme. […] La jeune Delphine y fut accueillie, comme l’Aurore du Guide, par toutes les grâces du jour. […] XVIII Mais les vers de jeunesse de madame de Girardin ont tout ce que l’atmosphère dans laquelle elle vivait comporte ; c’est de la poésie à demi-voix, à chastes images, à intentions fines, à grâces décentes, à pudeurs voilées de style. […] La nature a caché ses grâces les plus douces Sous ses plus hauts sommets. » Ainsi les noms qu’au ciel la renommée élève De leur éclat lointain semblent nous consumer, Jalouse de ses dons, la gloire leur enlève Tout ce qui fait aimer !