Il y a cinq manières principales d’exprimer sa pensée pour la communiquer aux hommes : La chaire sacrée qui parle aux hommes, dans les temples, de leurs premiers intérêts : la Divinité et la morale ; La tribune aux harangues qui parle aux hommes, dans les assemblées publiques, de leurs intérêts temporels de patrie, de liberté, de lois, de formes de gouvernement, d’aristocratie ou de démocratie, de monarchie ou de république, et qui remue leurs idées ou leurs passions par l’éloquence de discussion, l’éloquence parlementaire ; La place publique, où, dans les temps de tempête, de révolution, de sédition, le magistrat, le tribun, le citoyen monte sur la borne ou sur les marches du premier édifice qu’il rencontre, parle face à face et directement au peuple soulevé, le gourmande, l’attendrit, le persuade, le modère et fait tomber de ses mains les armes du crime pour lui faire reprendre les armes du patriotisme et des lois. […] Le jansénisme préoccupait gravement alors de la menace d’un schisme l’Église et le gouvernement de Louis XIV. […] Les avis de l’imprimeur sont ordinairement des éloges qu’ils se donnent à eux-mêmes ; et l’on scellerait à la chancellerie des privilèges fort éloquents, si leurs livres s’imprimaient avec privilège. » Ces outrages à ses seconds pères étaient d’autant plus impardonnables que ces solitaires étaient en ce moment en suspicion et en persécution devant la cour, et que l’injure littéraire pouvait se transformer contre eux en sévices du gouvernement.
Vous, partisan illimité de la presse, n’avez-vous pas accepté une place où vous serviez le Gouvernement qui comprima cette liberté15 ? N’étiez-vous pas un des instruments de ce Gouvernement dont les instruments vous sont si odieux ?