Les caresses des prostituées et les plaisanteries des bouffons réglèrent la politique de l’État ; le gouvernement eut juste assez d’habileté pour tromper, et juste assez de religion pour persécuter ; les principes de la liberté furent la dérision de tout arlequin de cour et l’anathème de tout valet d’église. […] Mais pour le gouvernement du pays, il y avait moins de part que le plus jeune commis ou cadet au service de la Compagnie… » Pour Nuncomar, le ministre indigène de la Compagnie, « il est difficile d’en donner une idée à ceux qui ne connaissent la nature humaine que par les traits sous lesquels elle se montre dans notre île. […] Les uns ont raconté l’histoire des races, d’autres celle des classes, d’autres celle des gouvernements, d’autres celle des sentiments, des idées et des mœurs ; Macaulay les raconte toutes : « J’accomplirais bien imparfaitement la tâche que j’ai entreprise, si je ne parlais que des batailles et des siéges, de l’élévation et de la chute des gouvernements, des intrigues du palais, des débats du parlement. […] Ils mettent ici les affaires religieuses, un peu plus loin les événements politiques, ensuite des détails littéraires, à la fin des considérations générales sur les changements de la société et du gouvernement, croyant qu’une collection d’histoires est l’histoire, et que des membres attachés bout à bout sont un corps. […] À la vérité, il est très-important que les législateurs et les administrateurs soient versés dans la philosophie du gouvernement ; de même qu’il est très-important que l’architecte qui doit fixer un obélisque sur son piédestal, ou suspendre un pont tabulaire sur une embouchure de fleuve, soit versé dans la philosophie de l’équilibre et du mouvement.
La démocratie instituée et le gouvernement centralisé y ont appelé tous les ambitieux et enflammé toutes les ambitions. […] Nous vivons à une époque où le défaut des gouvernements est d’avoir moins fait la société pour l’homme que l’homme pour la société. […] — Au gouvernement absolu, le seul où les entreprises de l’esprit contre la loi puissent être réprimées. […] Les esprits naissent ici disciplinés comme les caractères, et la littérature, autant que la nation, a besoin d’un gouvernement. […] Voilà les deux ressorts de cette théocratie : la nouveauté d’une foi jeune, et le gouvernement d’un homme supérieur.