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605. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Ces esprits emportoient la gloire tout entière, Si toujours la façon eût suivi la matière. […] Est-ce un oubli injuste, et y a-t-il sujet de réclamer pour une gloire méconnue ? […] Le succès dans cette entreprise devait donner la première gloire poétique durable : cette gloire fut celle de Malherbe. […] Il semble que ce grand homme avait fait assez en délivrant la poésie française de la superstition de l’antiquité et de l’imitation étrangère, des fictions, de la subtilité et du pédantisme, en lui montrant son idéal dans l’esprit français, formé par l’antiquité et parlant la langue du peuple de Paris ; surtout en joignant, comme il en eut la gloire, l’exemple au précepte.

606. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Aux écrivains de génie, la gloire de marquer un progrès, de doter d’une conquête l’esprit humain. […] Le premier, quoique ayant plus écrit en grec et en latin qu’en français a été une des lumières de la Renaissance dans notre pays, et le conseil de François Ier dans ses fondations littéraires le dernier eut la gloire de tenter avant tous ce que Descartes devait réaliser moins d’un siècle après, l’émancipation de la philosophie ; sa mort même témoigna de la grandeur de ce service rendu à l’esprit humain. […] C’est en 1601 que parut, à Bordeaux, le livre qui a fait sa gloire, la Sagesse, publiée pour la première fois sous le titre de Petit traité de la Sagesse. […] » est d’un épicurien aimable, satisfait de savoir pourquoi il ne sait pas, s’en faisant peut-être une gloire secrète, parmi tant d’ignorants ou de gens passionnés qui affirment. […] Mais après la gloire de guérir qui est donnée a si peu, la plus belle consiste à nous faire connaître notre mal et les ressources de notre nature, et par ce compte de nos faiblesses et de nos forces, à entretenir jusqu’à la mort le désir et l’espoir de la guérison.

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