Mais dans une œuvre — de poésie ou de tout autre genre — doivent transparaître, magnifiées, les défaillances, les souffrances et les joies du créateur ; et elle n’a de valeur que si elle est une autobiographie. […] Ses petits romans idéologiques ne sont guère différents de ceux du xviiie siècle, et ses courtes monographies philosophiques, où sur un ton enjoué, il traite d’importantes pensées, sont d’une grâce et d’un genre tout voltairiens. […] Mais la littérature archaïque devenait un genre périmé, l’art de reconstitution était passé de mode, semblait surtout piteux devant les magnifiques théories de l’École Naturaliste L’adopter c’était revenir au réalisme-épique de Flaubert, au formisme des parnassiens. […] Les antiques genres, en quoi on voulut enclore et restreindre la poésie, l’Idylle avec ses gerbes agrestes, l’élégie avec ses larmes cristallisées, le sonnet minuscule, l’ode et la ballade, toutes ces classifications inutiles sont abolies, mais chaque individu s’exprime dans un genre spécial et unique. […] Mais son genre d’allégorie est tout différent de ceux que nous avons analysés précédemment.
Quoique d’abord indispensable, à tous égards, le premier état doit désormais être toujours conçu comme purement provisoire et préparatoire ; le second, qui n’en constitue réellement qu’une modification dissolvante, ne comporte jamais qu’une simple destination transitoire, afin de conduire graduellement au troisième ; c’est en celui-ci, seul pleinement normal, que consiste, en tous genres, le régime définitif de la raison humaine. […] On doit, d’ailleurs, remarquer que sa part spéculative s’y trouve d’abord très exagérée, par suite de cette tendance opiniâtre à argumenter au lieu d’observer, qui, en tous genres, caractérise habituellement l’esprit métaphysique, même chez ses plus éminents organes. […] Ce second genre de dépendance, propre aux spéculations positives, se manifeste aussi clairement que le premier dans le cours entier des études astronomiques, en considérant, par exemple, la suite des notions de plus en plus satisfaisantes, obtenues depuis l’origine de la géométrie céleste, sur la figure de la Terre, sur la forme des orbites planétaires, etc. […] Les deux genres de relations contribuent également à expliquer les phénomènes, et conduisent pareillement à les prévoir, quoique les lois d’harmonie semblent d’abord destinées surtout à l’explication et les lois de succession à la prévision. […] Son indépendance fondamentale et même son ascendant normal résultèrent enfin, autant qu’il était alors possible, du régime monothéique propre au Moyen Âge : cet immense service social, dû surtout au catholicisme, formera toujours son principal titre à l’éternelle reconnaissance du genre humain.