/ 2836
896. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Il y a dans l’histoire de la littérature française plusieurs de ces réveils. […] Verlaine donna au vers français des nuances et des inflexions qu’il a gardées depuis. […] La poésie française, au fond, fut descriptive. […] Je ne peux pas étudier ici, comme il le faudrait, les origines et les transformations du vers français. […] Le Vers, tel qu’il existe en français, a ceci d’assez particulier qu’on peut dire qu’il préexiste, en quelque sorte, à la pensée qu’il doit exprimer.

897. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Gil Blas, malgré le costume espagnol et toutes les imitations qu’on a pu y relever, est un des livres les plus français que nous ayons. […] La touche de Lesage est toute française, et si notre littérature possède un livre qu’il soit bon de relire après chaque invasion, après chaque trouble dans l’ordre de la morale, de la politique et du goût, pour se calmer l’humeur, se remettre l’esprit au point de vue et se rafraîchir le langage, c’est Gil Blas. […] Il ne veut pas être de l’Académie française ; il résiste à Danchet son ami, qui veut l’y attirer, et il se refuse absolument aux sollicitations qui étaient de rigueur alors pour réunir les suffrages. […] Tout en le donnant comme tiré d’un manuscrit espagnol, il y mêla les mœurs françaises, celles de nos petits abbés, classe inconnue en Espagne ; et en même temps, pour ce qui est de la description des mœurs du Mexique qu’on trouve dans la seconde partie du Bachelier, il la prit, sans le dire, dans la relation d’un Irlandais, Thomas Gage, qui avait été traduite en français bien des années auparavant. […] Malitourne, qui ont partagé le prix de l’Académie française en 1822.

/ 2836