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2803. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Nous devons à Plutarque et à quelques autres biographes anciens, et nos neveux devront à Moréri, à Bayle, à Chaufepié, à Marchand, à Fontenelle, à D’Alembert, à Condorcet, à notre Académie française, la connaissance utile des vertus sociales ou des défauts domestiques qui rendirent agréables ou fâcheux le commerce des hommes célèbres dont ils admireront les ouvrages210. […] Ainsi, l’on disait d’un chien, d’un animal engendré de deux espèces, d’un style mêlé de plusieurs idiomes, d’un mot composé de mots empruntés de deux langues, qu’ils étaient hybrides  ; ou du latin umber, mestif (métis, en vieux français) dont on fit imber, iber, ibrida : et pourquoi pas de Iberus, Espagnol ? […] Il y a le style du siècle, de la chose, de la profession, de l’homme : notre langue n’est pas celle du règne de Louis XIV ; cependant le français que nous parlons n’est pas corrompu : Fontenelle écrit purement, sans écrire comme Bossuet ou Fénelon.

2804. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Oui, madame, je le sais bien ; c’est moi qui suis une bête, un bon homme, et pis encore s’il est possible ; c’est moi qui choisis mal mes termes au gré d’une belle dame française qui fait autant attention aux paroles et qui parle aussi bien que vous… « J’avais besoin sans doute d’être averti que je ne suis près de vous qu’une simple connaissance ; si vous me l’eussiez dit plus tôt, madame, je vous aurais épargné l’ennui de mes visites ; car, pour moi, je n’ai point de temps à donner à des connaissances, je n’en ai que pour mes amis. » À ces brusqueries et à ces boutades peu congrues, elle n’opposa que la douceur et le ton peiné de l’affection la plus sincère : « Mon voisin, vous me jugez mal, si vous croyez que je prétends à mieux qu’à être une bonne femme ; je fais cas de cette qualité, je borne toute mon ambition à la mériter et à trouver quelqu’un assez vrai pour me dire les choses qui m’en écartent.

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