Augier appartient, par le manque de personnalité vigoureuse et cette facilité déplorable qui charme les sots et qui explique sa fortune, à cette race d’esprits de troisième degré qui sont entre les poètes et le public, — mais plus du côté du public que du côté des poètes, et qui, descendant la poésie, toujours un peu altière, jusqu’au niveau des gens médiocres, diminuent, dans leurs productions décolorées, l’éblouissante et insupportable originalité des maîtres et la font accepter aux débilités qu’elle épouvante.
Que si, du reste, au lieu d’être en vers provençaux, le poème de Mirèio était en langue française, la grandeur dont il brille empêcherait peut-être sa fortune, mais il aurait du moins une chance de réussite dont actuellement il est privé.