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506. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Sa fortune lui permettait de compléter, par des voyages sur le continent et par la pratique des langues étrangères, cette éducation soignée d’une fille unique. […] Ma nomination à Naples, les espérances que cette carrière ouverte donnait à mon père, mon séjour de quelques semaines à Mâcon, mes instances auprès de mes oncles et de mes tantes amenèrent à bien les négociations ; je partis avec l’autorisation de tout le monde et avec des assurances d’héritages, après la mort de grands parents, qui rendaient ma fortune au moins égale à celle de ma femme. […] Veuve d’un des plus opulents seigneurs des trois royaumes, elle employait son immense fortune à faire fleurir l’Italie d’une seconde Renaissance. […] Il s’était voué de bonne heure à ce rôle de l’espérance et de l’activité dans les causes en apparence perdues ; il avait conspiré avec les flatteurs de la haute émigration en Suisse, en Russie, en Angleterre ; il s’était lié avec M. de Blacas, homme plus sérieux, mais moins aimable que lui ; Louis XVIII l’aimait pour sa légèreté, il tenait tête à ce monarque en matière classique et épigrammatique ; il avait écrit en 1814 des brochures royalistes qui lui avaient fait un nom d’homme d’État de demi-jour, à l’époque où une brochure paraissait un événement ; il n’était point ennemi des transactions avec la révolution pacifiée ; il savait se proportionner aux choses et aux hommes ; il n’avait aucun préjugé, grande avance pour faire sa place et sa fortune ; mais il la mangeait à mesure qu’il la faisait.

507. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

J’entrevoyais dans ce succès, non seulement une précoce célébrité pour mon nom inconnu du monde, mais un peu de fortune à ajouter pour mon père, ma mère et mes sœurs, à la médiocrité de notre vie des champs. […] IV Un beau jour de 1818, au printemps, mes tragédies terminées et soigneusement recopiées par moi sur du papier à tranches dorées, l’impatience de la célébrité et de la fortune me saisit comme une fièvre de végétation saisit la nature en ce temps-là. […] Ma fortune et peut-être mon talent dépendent d’un moment d’attention que vous accorderez ou que vous refuserez à mon œuvre. […] Vous avez entendu sa fortune.

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