Que cet ouvrage sérieux ait la fortune rare d’être lu jusqu’au bout, il est aussi promptement oublié qu’un article de journal… Et voilà pourquoi les romanciers sont devenus des journalistes.
Les Horaces et les Curiaces ne sont que des particuliers, de simples citoyens de deux petites villes ; mais la fortune de deux états est attachée à ces particuliers. […] Le changement d’une fortune en l’autre fait la séparation de ces deux parties. […] On voit par là que peu de familles peuvent fournir de bons sujets de tragédie : la raison de cela est que les premiers poètes, en cherchant des sujets, ne les ont pas tirés de leur art, mais les ont empruntés de la fortune, dont ils ont suivi les caprices dans leurs imitations. Voilà pourquoi les poètes modernes sont forcés d’avoir souvent recours à ces mêmes familles, dans lesquelles la fortune a permis que tous ces grands malheurs soient arrivés. […] On ne se soucie point de la fortune de Narcisse ; son crime excite l’horreur et le mépris : si c’était un criminel auguste, il imposerait.