Ses aveux là-dessus ne laissent rien à désirer : Or moy qui suis tout flame et de nuict et de jour, Qui n’haleine que feu, ne respire qu’amour, Je me laisse emporter à mes flames communes, Et cours souz divers vents de diverses fortunes. […] Il le sentait bien, et ne se livrait à elles que par instants, pour revenir ensuite avec plus d’ardeur à l’étude, à la poésie, à l’amitié. « Choqué, dit-il quelque part dans une prose énergique trop peu connue44, choqué de voir les lettres si prosternées et le genre humain ne pas songer à relever sa tête, je me livrai souvent aux distractions et aux égarements d’une jeunesse forte et fougueuse : mais, toujours dominé par l’amour de la poésie, des lettres et de l’étude, souvent chagrin et découragé par la fortune ou par moi-même, toujours soutenu par mes amis, je sentis que mes vers et ma prose, goûtés ou non, seraient mis au rang du petit nombre d’ouvrages qu’aucune bassesse n’a flétris. […] Notre poète, cédant à des considérations de fortune et de famille, s’était laissé attacher à l’ambassade de Londres, et il passa dans cette ville l’hiver de 1782.
Dans un pays où subsistera l’égalité politique, tous les genres de mérite seront admis, et il n’existera point une société exclusive, consacrée uniquement à la perfection de l’esprit de société, et réunissant en elle tout l’ascendant de la fortune et du pouvoir. […] Cette grâce, tout à la fois imposante et légère, ne doit pas convenir aux mœurs républicaines ; elle caractérise trop distinctement les habitudes d’une grande fortune et d’un état élevé. […] Sous la monarchie, l’esprit chevaleresque, la pompe des rangs, la magnificence de la fortune, tout ce qui frappe l’imagination suppléait, à quelques égards, au véritable mérite ; mais, dans une république, les femmes ne sont plus rien, si elles n’en imposent pas par tout ce qui peut caractériser leur élévation naturelle.