Arlequin est fort surpris de trouver deux instruments au lieu d’un : “Comment diable, dit-il, je crois que ma guitare est accouchée !” […] L’esprit de Dominique, tel qu’il nous apparaît dans ses canevas, n’est pas des plus fins, et nous doutons fort, malgré le dire de Saint-Simon, qu’il le recueillît à la bibliothèque de Saint-Victor. […] Scaramouche prend la fuite ; il reparaît ensuite couvert d’une peau d’ours et moralise en disant que qui veut vaincre ses passions doit fuir l’occasion, conclusion édifiante sans doute d’une scène qui l’est fort peu53. Tout le monde a dans la mémoire la réflexion par laquelle Molière termine la préface du Tartuffe : « Huit jours après que ma comédie eut été défendue, on représenta devant la cour une pièce intitulée Scaramouche ermite, et le roi, en sortant, dit au grand prince que je veux dire (Condé) : “Je voudrais bien savoir pourquoi les gens qui se scandalisent si fort de la comédie de Molière ne disent mot de celle de Scaramouche” ; à quoi le prince répondit : “La raison de cela, c’est que la comédie de Scaramouche joue le ciel et la religion, dont ces messieurs-là ne se soucient point ; mais celle de Molière les joue eux-mêmes : c’est ce qu’ils ne peuvent souffrir.” » Les situations de Scaramouche ermite étaient d’une extrême indécence.
Le chimiste manipulant ses appareils ressemble fort à un manœuvre ; et pourtant il fait l’œuvre la plus libérale de toutes : la recherche de ce qui est. […] Les lois les plus élevées des sciences physiques ont été constatées par des manipulations fort peu différentes de celles de l’artisan. […] Un tel système d’exclusion mènerait à renouveler le spirituel raisonnement par lequel, dans le conte de Voltaire, on réussit à simplifier si fort l’éducation de Jeannot. […] Ici l’action de l’individu paraît voilée ; mais en revanche elle est plus puissante, et la part proportionnelle qui en revient à chacun est bien plus forte que s’il était resté isolé.