A plus forte raison dédaignait-il une foule d’observances modernes, que la tradition avait ajoutées à la Loi, et qui, par cela même, étaient les plus chères aux dévots. […] En outre, il est fort possible que Jésus ait varié sur ce point, de même que Mahomet parle des Juifs, dans le Coran, tantôt de la façon la plus honorable, tantôt avec une extrême dureté, selon qu’il espère ou non les attirer à lui. […] Ce qui est certain, c’est qu’il compta parmi ses disciples plusieurs des gens que les Juifs appelaient « Hellènes 657. » Ce mot avait, en Palestine, des sens fort divers.
On se contenta de l’envoyer au fort de Sainte-Marguerite, d’où il s’échappa, succès de plus, pour courir l’Europe et ajouter, il faut bien le dire, au train bruyant de sa renommée, la dignité de dangers réels et fréquents. […] À cette époque, le mot national n’était pas encore inventé, mais provisoirement il fut classé parmi les plus grands poètes, et non pas seulement par les Prud’hommes du temps, mais par les premiers, les esprits les plus difficiles et les plus forts. […] « Tout ce que l’enfer peut vomir de plus faux — dit-il des Philippiques — y était exprimé dans les plus beaux vers, le style le plus poétique, et tout l’art et l’esprit qu’on peut imaginer. » Quand il arrive aux affreux passages où le Régent est accusé d’empoisonnement : « L’auteur — ajoute-t-il — y redouble d’énergie, de poésie, d’invocations, de beautés effrayantes, de portraits du jeune roi et de son innocence… d’adjurations à la nation de sauver une si chère victime, en un mot, de tout ce que l’art a de plus fort et de plus noir, de plus délicat, de plus touchant, de plus remuant et de plus pompeux… » Ce n’est pas tout.