Guinicelli, Guido Cavalcanti, n’ont de lyrique dans leurs canzoni que la forme des stances et l’enlacement des vers. […] Sa première forme était celle de son temps. […] Ainsi liée aux formes musicales des troubadours, mais animée d’une passion bien autrement mélancolique et sévère, la première poésie du Dante sera toute lyrique. […] Protée du moyen âge, revêtant toutes les formes du monde civilisé et du monde barbare, prodiguant tour à tour le raisonnement, l’imagination, la subtilité des allégories, l’invective et la plaisanterie, Dante n’aura que rarement, dans la première partie de son poëme, la pureté de l’accent lyrique. […] Et cette forme de tercets rimés continue, sauf quelques interruptions, à reproduire en foule les images que la foi rendait vulgaires sans les rendre moins poétiques.
Plusieurs de ces procédés sont utilisés certainement par nous à l’état de veille, pour nous aider à nous représenter nos sentiments sous une forme acceptable. […] Ou alors il faut qu’il prenne la forme de l’instinct de conquête. […] Sans doute la forme sous laquelle elle les avait codifiés ne pouvait pas se résoudre en raisonnements. […] Et ils prennent ainsi une sorte de vérité qui les dépasse ; ils deviennent un moment de l’âme humaine, une forme générale du sentiment. […] À mesure que le livre avance, on trouve ces lois du cœur humain exprimées sous une forme de plus en plus abstraite, et même de plus en plus didactique.