/ 1842
1802. (1925) Portraits et souvenirs

Ce que Villiers reprochait aux « modernes », c’était d’avoir tenté de supprimer dans l’homme ce qui constitue son patrimoine spirituel de Rêve, de Foi et de Croyance, pour le remplacer par le culte terrestre de l’Utile et du Réel, aux dépens de l’Idéal. […] Cet idéalisme n’était pas, pour Villiers de l’Isle-Adam, un simple jeu métaphysique, mais une foi et une doctrine.

1803. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Et à voir dans les rangs, ces redingotes, côte à côte, avec les blouses, ces barbes grises mêlées aux mentons imberbes, à voir ces pères, dont quelques-uns tiennent par la main leurs petites filles, glissées dans les rangs, à voir ces hommes du peuple et ces bourgeois faits soudainement soldats, et prêts à mourir ensemble, on se demande s’il ne se fera pas un de ces miracles qui viennent en aide aux nations qui ont la foi. […] Vous concevez, ça n’est pas possible, on allume du feu, on se chauffe, on bat la semelle. » « J’ai mal aux yeux, ajoute l’autre, j’ai mal aux yeux comme tout, aujourd’hui, c’est du bois vert qu’on brûle, le vent vous chasse la fumée dans les yeux ; si ça dure un mois, il me semble que je serai tout à fait aveugle. » Lundi 5 décembre Saint-Victor, dans son feuilleton d’hier, disait, d’une manière brillante, que la France devait perdre la conception que jusqu’ici elle s’était faite de l’Allemagne, de ce pays qu’elle s’était habituée à considérer, sur la foi des poètes, comme la patrie de la bonhomie et de l’innocence, comme le nid sentimental des amours platoniques.

/ 1842