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1036. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Ils ont noms, pour ne rappeler que de moins disparus : Emile Goudeau, disant aux Soirées Hirsutes ses Fleurs de bitume, Eugène Godin qui publie les Chants du bellulaire, Fernand Icres, Marsolleaux. […] Je dis : une fleur ! […] L’on contait qu’instituteur dans la Creuse il avait eu vent du mouvement poétique qui se préparait à Paris, et, tenant pour trop peu de lire et d’expliquer à ses élèves les Fleurs du mal, il nous arrivait, nommé, paraît-il, à Saint-Denis ! […] J’osai te montrer des vers, le « Faucon et la Colombe, que tu trouvas convenables, et je pense parfois qu’une malicieuse critique, qu’un rire ou qu’une moquerie de toi aurait pu écraser à jamais en mon cœur la fleur de poésie qui, timidement, s’épanouissait. […] En tous les poèmes de cette époque, l’ascendant souverain du poète des Fleurs du mal est évident.

1037. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Cette merveilleuse variété de visages, de rubans & de fleurs, forme un reflet ravissant. […] Ils s’exhaleront en actions de graces pour le plus mince présent que vous leur ferez, ne fût-ce qu’une corbeille de fruits, ne fùt-ce qu’une fleur ; mais pour un livre que vous leur aurez donné, ils ne s’en souviendront pas. […] Alors on se désespere ; mais des parens, des amis, viennent-ils à disparoître, on s’en inquiette moins que d’une fleur qui se fane, que d’une mode qui naît, que d’un oiseau qui périt. […] On les vit, au même instant, braves, poltrons, & non moins ridicules dans leur courage que dans leur lâcheté ; car tout dépend de l’à-propos, & il en est de certaines vertus, comme des fleurs qui ont leur saison. […] Il doit en être des ajustemens, dit notre petit homme, ainsi que des fleurs.

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