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630. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

… Nous l’annonçons avec bonheur, Henri Heine en a fini avec l’hégélien, l’athée, la philosophie ! […] Dans l’article sur l’Histoire de la littérature allemande, par Menzel, qui finit par une si grande position faite à Goethe, et qui me plaît moins, de toute la différence qu’il y a pour moi entre Goethe et Cervantes, le critique, très jeune, du reste, quand il écrivit ce morceau, aie mérite de son article borné par son admiration exagérée de jeune homme pour Goethe, admiration qui s’amortit plus tard dans l’esprit devenu plus mâle de Henri Heine, lequel commença bien par toutes les idolâtries de son temps, mais fut plus fort qu’elles. […] Panthéiste enfin dépanthéisé, quand il faisait une bonne action, dans les dernières années de sa vie, il disait qu’il « mettait sa carte chez le bon Dieu », échappant ainsi par l’esprit même à cette impiété qui finit par dégoûter de l’esprit de Voltaire et qui l’a englouti et fait disparaître dans sa blasphématoire fétidité.

631. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Renan dit et répète à satiété que la critique historique est toute dans les nuances, qu’elle n’est pas ailleurs ; mais avec les procédés de sa méthode, les nuances finissent par devenir si fines, qu’elles cessent d’exister et que bientôt on ne les voit plus. […] Renan seraient d’un tacticien supérieur, s’ils ne finissaient pas par trop éveiller la gaîté. […] Renan finit par s’étrangler dans les nœuds coulants et redoublés de ses hypothèses.

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