« Il y a tel de mes couplets », disait-il, « qui m’a coûté des semaines de réflexions. » Il ne s’en cachait pas, il ne se donnait pas pour un improvisateur comme nous, fils du hasard, tantôt bien tantôt mal servis par la loterie de leur inspiration, mais toujours incorrects, même dans leurs bonheurs de style ; il était, lui, le fils du travail, qui fait quelquefois attendre ses dons, mais qui ne trompe jamais l’homme de génie et de patience. […] Non seulement c’était une femme du cœur le plus maternel pour moi, qu’elle traitait comme son propre fils, mais c’était une femme d’une éducation supérieure à son état ; je lui dois tout ce qui a pu germer ou fleurir plus tard en moi de bons instincts, de haute raison, de tardive sagesse. […] Le père du jeune Béranger, homme spirituel, entreprenant, léger et aimable, disait son fils, s’était jeté tout à la fois dans les jeux de la banque et dans les aventures contre-révolutionnaires. […] Je suis né dans ces bois, j’y passai ma jeunesse ; Une épouse et deux fils embellissent ma fin. […] Les fils viennent ici se réunir aux pères, Qu’ils n’y retrouvent plus, qu’ils y foulaient naguères, Disais-je, quand l’éclat des premiers feux du jour Par le chant des oiseaux ranima ce séjour.
C’était, dit l’éditeur des opuscules de Vico, auquel un fils du grand homme a transmis ces détails, c’était un spectacle touchant de voir le philosophe jouer avec ses filles aux heures que lui laissaient d’ennuyeux devoirs. […] Alors son fils Gennaro lui fit graver, dans un coin écarté de l’église, une simple épitaphe. […] Il paraît que son fils Gennaro Vico rassembla les notes qu’il avait pu dicter depuis l’édition de 1730, et les intercala à la suite des passages auxquels elles se rapportaient le mieux, sans entreprendre de les fondre avec le texte auquel il n’osait toucher. […] L’estimable éditeur, descendant d’un protecteur de Vico, y a joint une addition de l’auteur qu’il a retrouvée dans ses papiers, et a complété la vie de Vico d’après les détails que lui a transmis le fils même du grand homme. […] Une mère sévère ne caresse point son fils, ne le presse point sur son sein, et n’en est pas moins honorée... » La pièce suivante, la dernière du recueil de ses poésies, présente une idée analogue à celle du dernier morceau qu’il a écrit en prose (Voy.