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276. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Satire contre le luxe, à la manière de Perse » pp. 122-126

Une mère si elle l’osait, dirait à son fils : " mon fils, pourquoi consumer vos yeux sur des livres ? […] Conserve-toi, mon fils.

277. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

Fils d’un tisserand du Palatinat, son père, qui avait émigré, s’était marié dans cette douce contrée, le pays de la bonhomie vraie qu’on appelle l’Oberland badois, et c’est là, entre le Rhin et les hauteurs boisées de la Forêt Noire, que ce poète de la bonhomie — car tel est le caractère distinctif de la poésie de Hebel et son originalité supérieure — nourrit son génie de ces premières impressions qu’on devait toujours y retrouver, et qui entrent dans la pensée d’un homme profondément organisé comme le goût du thym dans le miel de l’abeille et la saveur des serpolets vierges dans la chair sauvage des chevreuils. […] Mais, puisque nous avons parlé de l’Écosse, il est un poète de ce pays qui se rapproche bien plus que Walter Scott du talent tout local de Hebel : c’est Burns, le fils du meunier, le grand poète jaugeur. […] Ils goûteront aussi au houblon de Hebel, qui est moins amer… En effet, quoique resté très vrai, très naïf, très peuple d’inspiration, ou pour mieux dire très paysan, Hebel est parfois ingénieux comme un lettré qu’il est, tandis que Burns est fruste comme la nature dont il est le fils, comme la branche de houx qu’il attache, le dimanche, à son bonnet bleu.

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