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312. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Sous une forme religieuse, et derrière le velours du prêtre, c’était encore la même préoccupation dévorante, le même plagiat de Bonaparte, l’effet réfléchi de la fascination exercée par cette grande figure. […] Certes, de tels dialogues, pour peu qu’ils répondent à l’idée qu’on s’en figure, seraient la justification la plus insinuante et la plus naturelle de l’éclat désastreux et de la ruine qui survinrent : nous voudrions que M. […] En parlant de Mirabeau, il était difficile qu’une imagination amante des gloires sombres et fortes, qui s’était attaquée déjà à Cromwell, à Richelieu, à Charles-Quint, à Louis XI, à Napoléon, ne se prît pas au côté purement et simplement grand, et n’y sacrifiât point les considérations autres qui tempèrent et corrigent, qui agrandissent les fonds du tableau, mais diminuent la hauteur de la principale figure. […] Hugo de s’être trop préoccupé dans le portrait de Mirabeau de sa propre question personnelle et de s’être vu, miré et copié lui-même, en quelque sorte, dans cette figure toute marquetée et couturée, comme dan un miroir à mille facettes. — Lamartine, depuis, a fait de même dans ses Girondins. […] Lerminier procède dans ce large sens envers les figures qu’il rencontre.

313. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

C’est la figure de Tristan qui inspira, comme contraste, celle de Parsifal. […] C’est pendant ce travail que, le jour du Vendredi Saint, 1857, grâce à un ensemble de circonstances fortuites, Wagner se ressouvint de la figure divine poétisée par lui dans son Jésus de Nazareth ; il entendit ce soupir de la plus profonde pitié qui, jadis, retentit de la croix sur Golgotha, et qui, aujourd’hui, s’échappe de notre propre poitrine » (R. […] Par l’Anneau du Nibelung av, Richard Wagner voulut, totalement, expliquer le monde : c’est le symbole de l’Or opposé à l’Amour, et il voulut, totalement représenter la vie de l’Ame ; il créa toutes ces âmes, spéciales chacunes, chacunes proprement vivantes, que symbolisent Wotan, Freia, Loge, — Fafner, — Alberich, Mime, — Siegmund, Sieglinde, Hunding, — Brunnhilde, Siegfried … Et parmi cette énormité d’efforts inégalement heureux, dès là, en quelques figures, je sens réellement créée la supérieure vie : ainsi, l’âme qu’est Wotan, — l’âme originairement stagiaire46, contente en le repos introublé de sa puissance, que rien n’agite ; et la vie de cette âme se fait plus vive, une contemplation des choses plus active, une pensée de quelque chose nouvelle, un mouvement, un besoin de plus, un souhait ; le désir, oh ! […] Il commence par cette phrase qui, depuis, fait figure de référence absolue : « on va à Bayreuth comme on veut, à pied, à cheval, en voiture, à bicyclette, en chemin de fer, et le vrai pèlerin devrait y aller à genoux. […] Elle est la déesse Jördh de la mythologie nordique, et trouve son équivalent dans la figure de Gaïa dans le monde grec.

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