On peut l’observer dans le latin, langue plus héroïque, moins raffinée que le grec ; tous les mots y sont tirés par figures d’objets agrestes et sauvages.
Interrogez-vous devant une mer vaste et tranquille, devant des montagnes aux contours harmonieux, devant la figure mâle ou gracieuse de l’homme ou de la femme, devant un trait de dévouement héroïque. […] Le plus bel objet du monde a ses défauts ; la plus charmante figure a ses taches. […] De tous les objets d’imitation, celui qu’il reproduira le plus volontiers, ce sera l’homme et la figure de l’homme, c’est-à-dire l’image la plus vraie du fini, du mouvement et de la mesure. […] C’était cette redoutable phalange macédonienne, dont la figure seule, rappelant le fer de la lance, est le symbole de l’expansion rapide et puissante de la civilisation grecque, et représente tout ce qu’il y avait d’impétuosité, de célérité et d’ardeur indomptable dans l’esprit grec et dans celui d’Alexandre. […] Alexandre avait d’assez vilains défauts ; César aussi ; cependant il n’y a pas de plus grands hommes ; ce sont les deux plus grandes figures de l’antiquité qu’il faut sans cesse étudier ; et, sur eux, je vous le dis en passant, n’écoutez que Montesquieu : lui seul a bien compris César, et il a comme découvert le génie politique d’Alexandre.