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661. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

Il est impossible, moralement parlant, que, dans les grands mouvements, le feu de l’orateur ou du poète se soutienne toujours au même degré. Pendant qu’on passe en revue une longue file de circonstances, le feu se ralentit nécessairement, et l’impression qu’on veut faire sur l’auditeur languit en même temps. […] ô feux jadis si doux !

662. (1927) Des romantiques à nous

Trop de critiques, tant du côté rationaliste que du côté chrétien, nous ont fait voir que la religion naturelle n’était qu’un christianisme privé de sa vertu spécifique, dépouillé des croyances mystiques et surnaturelles qui en font le nerf et le feu. […] Et tant d’autres belles dames, peu farouches, que son éloquence touchait, que, mieux encore, les feux de sa célébrité éblouissaient, ont attendu un signal qu’il brûlait de donner et qui n’a pas surgi. […] Ici, il faut que tout supporte le plein feu de la rampe. […] Si l’art wagnérien n’avait vécu que de troubles prestiges et de captieux ensorcellements, ces feux d’artifice étant aujourd’hui éteints, cet art serait mort II vit. […] Quand, avec les années, leurs sens ont perdu le feu de la vibration native, quand la périphérie de leur âme s’est déveloutée, ils devraient trouver aux sources plus hautes d’une région plus intérieure un aliment rénovateur.

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