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421. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

car, excepté La Chartreuse de Parme, qui éclata tout à coup, un jour, du fond du silence dans lequel elle était enveloppée, parce que, de sa plume qui pouvait tout allumer, Balzac avait mis le feu à la mèche, les livres de Stendhal étaient trop raffinés et trop profonds pour avoir un succès bruyamment immédiat. […] La Saint-Barthélemy, évocation moins impuissante, où un peu d’esprit, emprunté aux mémoires ou aux pamphlets protestants, pétille, tisonné par les pincettes d’un vieux bonhomme qui, comme Guizot, montre à ses petits-enfants la lanterne magique historique — comme on leur montrerait les vaches noires dans le feu — pour les amuser, mais aussi pour nous montrer, à nous, que, pour écrire des scènes historiques, un peu d’esprit ne suffit pas.

422. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

Seulement, par les traits qui en sont sortis, par les quelques flèches que nous pouvons juger, puisqu’elles brûlent, à force de talent, d’un feu inextinguible et immortel, nous pouvons induire quel poète il aurait été s’il eût vécu un jour de plus. […] Auguste Barbier, bien évidemment, avait pris le feu sacré sur l’autel où André Chénier l’avait allumé.

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