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1825. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Matérialiste ou panthéiste, qu’on absorbe Dieu dans l’univers comme les Alexandrins, qu’avec Thalès on divinise l’eau, avec Héraclite le feu, avec Pythagore le nombre, du moment qu’un philosophe affirme, il est dogmatique. […] Vraisemblablement la conversation d’alors était comme celle de Rivarol, un feu d’artifice tiré sur l’eau, — quelque chose de pétillant, d’étincelant, de rayonnant au regard, et puis, pour finir, la froideur glacée. […] Il a entendu ces hommes raconter des actions, qu’ils avaient faites de ces mêmes mains qu’ils chauffaient maintenant au feu des veillées d’hiver. […] Tel fut le sort d’Alfred de Musset, que sa sublime Portia, son adorable A quoi rêvent les jeunes filles, ses tragiques Marrons du feu n’auraient jamais servi autant que l’a fait le dandysme voltairien du début de Namouna et de la Bonne Fortune. […] A maintes reprises, depuis lors comme auparavant, vous avez rencontré, dans les journaux quotidiens, des doléances pareilles, et voici qu’aujourd’hui un écrivain de la plus solitaire et de la plus intense originalité, M. d’Aurevilly, dans quelques pages férocement dures de son nouveau livre : les Ridicules du temps, mène, lui aussi, le deuil de feu la critique.

1826. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

« Une des choses sur lesquelles feu M.  […] Les principes fléchissaient d’abord, et, dans le feu de la première ardeur, on s’en regardait soi-même aisément quitte. […] « Agathe n’était pas belle, mais elle avait beaucoup de délicatesse dans les traits, avec des yeux vifs et pleins de feu, mais d’un feu que la petite personne retenait et ne laissait éclater qu’en sournoise, ce qui tout ensemble lui faisait une physionomie piquante et spirituelle, mais friponne. » Voilà le masque. […] Représentez-vous donc un beau gars d’une vingtaine d’années, débarqué de son village pour entrer au service d’un gros financier, son seigneur : il n’y a pas plus tôt fait son apparition, que, du salon jusqu’à la cuisine, les filles de chambre de Madame, et Madame elle-même, tout le sexe a pris feu. […] Pendant plus d’un siècle, on a feint de croire, on a peut-être cru que la passion, comme le feu, purifiait tout ce qu’elle touchait, et que l’amour, pourvu qu’il fût sincère, fondait un droit contre le droit même.

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