un homme qui a pu avoir l’audace de se prêter à cette sotte et infâme scène du bosquet, qui a supposé qu’il avait eu un rendez-vous de la reine de France, de la femme de son roi, que la reine avait reçu de lui une rose63 et avait souffert qu’il se jetât à ses pieds, ne serait pas, quand il y a un trône, un criminel de lèse-majesté ? […] La raison d’État (et il est peu de femmes qui en soient capables, je suis loin de les en blâmer), ne connaît pas de ces tendresses. […] À un moment, elle négocie avec Mirabeau ; elle prend sur elle et triomphe de ses préventions de femme en consentant à voir le monstre : elle le trouve de près plus séduisant qu’effrayant. […] La femme de cœur, voilà ce qu’il faut à jamais admirer en Marie-Antoinette, non la femme politique. […] Et puis toutes les grandes dames de ce temps, les plus honnêtes et les plus vertueuses, avaient dans leur bibliothèque ces livres en vogue, ces romans à la mode qui nous paraissent aujourd’hui scandaleux et qui alors ne produisaient pas cet effet. » — De son côté, le bibliophile Paul Lacroix, qui a publié le catalogue des livres du Petit-Trianon, et qui a mis en tête une préface sous forme de lettre adressée à Jules Janin, ne dit pas autre chose : « Car pour être reine, on n’en est pas moins femme, et les femmes, avant la Révolution, ne lisaient guère que des romans, des poésies et des pièces de théâtre. » Si tout le monde est à peu près d’accord, on se demande pourquoi donc tout ce bruit et cette querelle.
Ce n’est pas une femme qui est censée visiter Lisette, c’est un homme, c’est le pasteur, je suppose. […] Ces deux femmes, si elles s’étaient rencontrées, se seraient-elles comprises, se seraient-elles aimées ? […] Ce sont des femmes d’abord qui cheminent avec leur cruche sur la tête vers un but où elles doivent arriver sans les casser. […] Le soir un magnifique bal a réuni quatre-vingts femmes desquelles vous devinez qui n’était pas. […] Un parallèle est toujours délicat, entre deux auteurs, entre deux femmes.