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583. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Des femmes ont écrit ces récits, des femmes ont commandé qu’on les écrivit pour leur amusement et leur instruction. […] Il a été écrit : « La femme doit obéissance à son mari. » Qu’on amène par-devant nous Valentine, femme Lansac ! […] Pour rester honnête femme ? […] où est l’opinion si nécessaire à une femme ? […] Son maître lui a-t-il pris sa première femme ?

584. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVIII. Pourquoi la nation française était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté » pp. 366-378

La galanterie des Maures, l’existence qu’elle donnait aux femmes, auraient pu approcher à quelques égards les Espagnols de l’esprit français ; mais les superstitions auxquelles ils se sont livrés, ont arrêté parmi eux tous les genres de progrès aimables ou sérieux ; et l’esprit paresseux du Midi a tout abandonné à l’activité du sacerdoce. […] Les Italiens et les Espagnols étaient inspirés par le désir de plaire aux femmes ; et cependant ils étaient loin d’égaler les Français dans l’art délicat de la louange. La flatterie qui sert à l’ambition exige beaucoup plus d’esprit et d’art que celle qui ne s’adresse qu’aux femmes : ce sont toutes les passions des hommes et tous leurs genres de vanité qu’il faut savoir ménager, lorsque la combinaison du gouvernement et des mœurs est telle, que les succès des hommes entre eux dépendent de leur talent mutuel de se plaire, et que ce talent est le seul moyen d’obtenir les places éminentes du pouvoir. […] L’influence des femmes est nécessairement très grande, lorsque tous les événements se passent dans les salons, et que tous les caractères se montrent par les paroles ; dans un tel état de choses, les femmes sont une puissance, et l’on cultive ce qui leur plaît.

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