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548. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Peyrat que d’abord je ne suis pas normand, et que sa demi-épigramme porte à faux. […] Cousin n’aimait ni le luxe, ni la bonne chère, ni les femmes (malgré ses faux airs), ni beaucoup d’autres choses encore : on peut l’en louer si l’on veut ; mais il aimait la domination, la prépondérance, et il n’était pas bon de le croiser ni de le côtoyer dans sa ligne à certains moments. […] Il recommence chaque matin d’être grand homme, mais son génie fait fausse couche en dormant. […] De là tant de fausses sciences, de toiles d’araignée : métaphysique, rhétorique, érudition vaine, etc. […] Je regrette d’être obligé de revenir à la charge sur de Vigny, mais les faux éloges qu’on lui a donnés à propos d’une publication posthume ne sauraient passer sans mot dire et sans qu’on fasse des réserves au nom de la vérité.

549. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

La nouvelle de la victoire de Fleurus par Jourdan (26 juin 1793) le comble de joie, et il en consigne l’expression dans son Journal en homme qui, à cette date déjà bien sanglante, était pour la Révolution tout entière, sans marquer ses réserves : De même qu’on a fait apporter aux prêtres leurs lettres de prêtrise, et aux nobles leurs lettres de noblesse, de même nous ne devrons accorder la paix à nos ennemis qu’autant que tous les rois faux auront apporté leurs lettres de royauté. […] Rien n’est plus éloigné de la racine que cet usage abusif du signe représentatif de la propriété : aussi je le trouve bien plus faux que la propriété même. […] De telles expressions, si on les isolait, donneraient de Saint-Martin une idée fausse, et calomnieraient son cœur.

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