Il est également faux de dire que l’homme a créé avec réflexion et délibération le langage, la religion, la morale, et de dire que ces attributs divins de sa nature lui ont été révélés. […] L’islamisme est certes bien connu des arabisants : nulle religion ne se laisse toucher d’aussi près, et pourtant, dans les livres vulgaires, l’islamisme est encore l’objet des fables les plus absurdes et des appréciations les plus fausses. […] En général, on peut être assuré que, quand une œuvre de l’esprit humain apparaît comme trop absurde ou trop bizarre, c’est qu’on ne la comprend pas ou qu’on la prend à faux.
Assurément il est faux de croire que le réalisme se distingue de l’idéalisme soit classique, soit romantique, exclusivement en ce qu’il donne de la nature et de la nature humaine une représentation plus exacte en chacune des scènes et des individus qu’il représente. […] Les artistes de cette école déforment donc la nature et les hommes, à la fois dans le sens de l’idéalisme et du réalisme en exagérant ce que le monde peut donner d’impressions intenses et fortement saisissantes, en le montrant sublime ou ignoble, tel qu’il serait bon qu’ils fût pour qu’on prit à vivre un intérêt extrême, et qu’entre l’amour du bien et la haine du mal le spectateur subît un conflit d’émotions le plus puissant qui soit fait si toutefois on n’est mis en garde et refroidi par ce que ces outrances ont d’excessif et de fictif, de faux, de théâtral, de purement décoratif et littéraire. […] Nous avons pu déterminer ainsi quelles atteintes l’excès de cette faculté porte aux autres ; comme elle rend la connaissance plutôt partielle et incomplète que fausse, comment elle supprime par contre presque toutes les idées générales et toute notion d’analyse, comment elle exagère la faculté d’expression, comment elle porte aux éclats et à l’outrance, l’impression de certitude et d’infaillibilité qu’elle donne à celui qui l’éprouve.