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342. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Penn, le colonisateur et le législateur de la Pennsylvanie, dans les chartes et conventions fondamentales qu’il avait ou obtenues de la Couronne, ou octroyées à son tour à la population émigrante, avait su très bien stipuler ses intérêts particuliers et ceux de sa famille en même temps que les libertés religieuses et civiles des colons. […] L’intérêt de la Pennsylvanie était alors, en effet, que la Couronne intervînt plus directement qu’elle ne faisait dans l’administration coloniale, et qu’elle affranchît le pays de cette espèce de petite féodalité qui renaissait au profit d’une famille. […] Il fait tout d’abord, en arrivant dans son monde de Philadelphie, la différence des deux sociétés et des deux cultures ; il écrivait à l’aimable miss Mary Stevenson, sa gracieuse et sérieuse élève, et dans la famille de laquelle il était logé à Londres (mars 1763) : De toutes les enviables choses que l’Angleterre possède, ce que je lui envie le plus, c’est sa société. […] Dans la précédente mission de Franklin, il ne s’agissait en quelque sorte que d’un procès de famille à suivre entre la colonie et les fils du colonisateur.

343. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

L’homme ne doit-il pas quitter son père et sa mère pour devenir chef d’une famille ? […] Rousseau, que l’on trouve sur le chemin de toutes les vérités, lorsqu’il n’est pas contraint d’en sortir par l’esprit de système, Rousseau avait bien compris l’obstacle de l’union des sexes dans l’état absolu d’ignorance ; et c’est même une des objections qu’il se propose dans son Discours sur l’Inégalité des conditions : cependant cela ne l’empêche point, dans son Contrat social, de se hâter de dissoudre les liens de famille sitôt que, selon lui, le besoin cesse de s’en faire sentir pour l’enfant. […] Elles produisent une sorte de sentiment religieux, parce que alors les familles s’avançant au lieu des individus, il en résulte dans l’individu un affaiblissement de l’égoïsme, source de toutes nos misères, de nos ambitions hâtives et désordonnées. […] Désirons de voir renaître l’esprit de famille, et il ne pourra renaître qu’au sein des hiérarchies sociales.

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