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251. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Tout était mystère dans l’existence de ces trois personnes ; le mystère aiguisait la curiosité, mais cette curiosité ne fut jamais satisfaite. […] Son existence était une énigme. […] Un homme lassé des hommes, deux amies atteintes du même dégoût de l’existence que lui, un chien, une chèvre, un arbre, un livre, voilà tous les mots de l’énigme. […] L’existence était un poème pour moi ; l’univers en notes diverses ne chantait ou ne gémissait qu’un hymne, je ne vivais qu’un livre à la main. […] ce n’est pas mon nom que je cherche à grandir, c’est le gage de ceux dont ce nom est toute la propriété et toute l’existence.

252. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Il semble même que ces îles soient toutes particulièrement convenables à l’existence de tels animaux, car des Grenouilles ont été introduites à Madère, aux Açores et à l’île Maurice, et elles s’y sont multipliées au point de devenir un fléau. […] Ce rapport entre la puissance de migration d’une espèce, soit dans les temps actuels, soit à une époque antérieure et sous différentes conditions physiques, et l’existence en des points du monde très éloignés les uns des autres d’autres espèces proche-alliées, peut se démontrer encore d’une autre manière plus générale. […] L’hypothèse que d’anciennes terres continentales auraient existé entre des îles aujourd’hui isolées n’a rien de plus improbable que celle qui suppose l’existence antérieure d’îles ou d’archipels parsemés. […] Il est donc plus aisé de croire à l’ancienne existence de vastes terres basses rattachant les unes aux autres les îles de l’Océanie, ou même dans des mers aujourd’hui complétement dépourvues de toute île, qu’à l’apparition d’autres îles encore éparses entre les archipels actuels ou dans des mers aujourd’hui vastes et vides. […] En tout cela un ne voit pas la plus petite raison pour que les organismes inférieurs primitifs aient été moins variables que les organismes supérieurs qui ont vécu depuis ; et il faut, au contraire, supposer qu’ils ont été doués d’une très grande variabilité pour arriver à se fixer et à former le nombre déjà considérable de types bien déterminés dont on constate l’existence dans les plus anciennes couches géologiques.

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