/ 2000
978. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Je ne reculerai donc ni devant la brutalité des premières catégories, puisque nous sommes d’accord sur leur valeur très relative, ni devant les répétitions, puisque j’essaierai de leur donner chaque fois une nuance nouvelle, grâce aux progrès de l’exposition. […] C’est donc avec les réserves les plus prudentes que j’esquisse quelques étapes : l’homme primitif, loin d’être libre, était totalement asservi aux lois les plus dures de la nature physique, au droit du plus fort ; par l’invention des armes et des outils, première application de son intelligence, il commence son émancipation ; par la religion, il essaie de vaincre les instincts de la bête ; puis il conquiert peu à peu, sous des formes très diverses et toujours relatives, la liberté de la personne, de la conscience, les droits politiques, l’indépendance économique… C’est-à-dire : tandis que les groupes vont grandissant peu à peu dans l’espace, les principes s’en vont à une conception toujours plus vaste de la liberté.

979. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

On pourroit soutenir, avec plus de vraisemblance, que l’Espagne nous doit ses premiers Romans ; & l’on peut avancer avec certitude qu’on faisoit des Romans parmi nous avant qu’aucun Espagnol eût encore essayé d’en faire. […] J’ai tâché de soutenir & de nourrir l’intérêt, qui est au Roman ce qu’est le je ne sais quoi dans une femme aimable, & j’ai essayé d’y jetter ces détails qui en font la parure ; mais je les ai souvent sacrifiés au mouvement de l’action : il ne faut point que la parure d’une femme l’embarrasse.

/ 2000