/ 2000
1870. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

N’essayons pas de séparer la littérature, ou l’art des mots, et la prise en possession de la vie. […] Il tâche de les amadouer ; il essaye de les convaincre. […] Yvonne, auprès de lui, est un mystère, et qu’il n’essaye pas d’approfondir. […] Les sages, dans son théâtre, — drôles de sages, — ne s’attendent à rien ; et ils n’essayent pas de combiner les éléments de l’avenir. […] C’est, ici, tout le contraire, si, comme j’essayais de l’établir, l’authentique réalité du roman sert de garantie à la preuve.

1871. (1902) La poésie nouvelle

Quelques jeunes hommes survinrent, animés d’une ardeur louable, épris de Beauté ; ils n’essayèrent pas de restituer un semblant de vie aux poncifs anciens, mais ils voulurent inaugurer un art tout neuf dans son aspiration et dans sa forme. […] Mais, à un âge où d’autres s’essayent à de timides imitations, il eut la rage heureuse du nouveau. […] La chimère, accroupie aux gorges de l’attente, ‌ crispe ses ongles durs où luit le sang des forts, ‌ et notre âme a tenté l’aventure éclatante ‌ du mensonge immortel pour qui d’autres sont morts…‌ Princesses au manoir, Belles au bois dormant, Vivianes, figures de féerie et de contes enfantins où s’essaya, bégayante parfois et parfois puissamment créatrice, l’humaine pensée dans son éternel désir de se réaliser, se mêlent aux Arianes de la fable antique ; le vent d’outre-vie, « chargé d’exils, de songes et d’années et de voix mortes aux oublis de la mémoire » éveille l’écho de ces rêveries dans notre souvenir, où revit « l’âme grave d’antiques choses », l’âme charmante de délicates fantaisies, l’âme merveilleuse du passé prestigieux.‌

/ 2000