N’est-ce pas à cette idée qu’obéit le droit lorsqu’il détache, pour le juger, l’individu de son groupe, et déclare que les fautes, comme les mérites, sont personnelles ; — l’administration publique, lorsqu’elle enlève ses fonctions aux familles qui en faisaient des propriétés transmissibles, pour les prêter aux individus qu’elle adjugés capables de les remplir, — la politique, lorsque, dans ses systèmes électoraux elle compte, non par ordres, corporations ou lignages, mais par individus, — l’économie enfin, lorsqu’elle refoule toutes les espèces du communisme pour chercher une organisation qui assure à chaque individu sa part ? […] Il n’y a pas de lois faites pour interdire, à telle catégorie de citoyens, telle espèce, d’activité productrice de richesses : la société laisse tous ses membres également libres d’acquérir et de posséder. […] Le Droit quiritaire admettait, entre les classes d’hommes comme entre les espèces de propriétés, une foule de distinctions : distinction des agnats et des cognats, distinction des res mancipi et des nec mancipi, toutes s’effacent peu à peu devant le jus gentium, qui ne retient que l’élément commun des diverses coutumes locales.
Nous verrons ensuite quelle espèce de violence il a exercée sur lui-même, — je veux dire sur son style. […] Il compare l’ensemble des transformations qui constituent le « milieu moderne » au soulèvement d’un continent obligeant les espèces sous-marines qui respirent par des branchies à se transformer en espèces respirant par des poumons. […] Mais Gil Blas est le premier roman réaliste français à l’état d’œuvre accomplie, le premier individu de l’espèce en possession de tous ses attributs, avec le plein développement de ses organes. […] Tout individu vivant tend à réaliser l’idée de son espèce. […] Il en résulte, en tout cas, une éloquence d’espèce nouvelle, prompte, raccourcie pour ainsi dire, et dépouillée, qui, dans la bouche de M.