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1385. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Si l’on s’étonne maintenant que, touchant et inclinant par tant de points au xviie  siècle, La Bruyère n’y ait pas été plus invoqué et célébré, il y a une première réponse : C’est qu’il était trop sage, trop désintéressé et reposé pour cela ; c’est qu’il s’était trop appliqué à l’homme pris en général ou dans ses variétés de toute espèce, et il parut un allié peu actif, peu spécial, à ce siècle d’hostilité et de passion. […] » C’est de cette habitude, de cette nécessité de chanter avec toute espèce de voix, d’avoir de la verve à toute heure, que sont nés la plupart des défauts littéraires de notre temps.

1386. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Il ne tarda pas, moitié par la passion de la propagande religieuse, moitié par l’autorité de son talent royaliste, à se former, dans un petit appartement d’un faubourg de Paris, une espèce de cour de jeunes gens fanatiquement dévoués à ses opinions changeantes, mais toujours extrêmes, qui lui faisait un cénacle. Il les menait l’été à la Chesnaye, maison de campagne solitaire où il composait ses ouvrages en tenant ses jeunes acolytes dans une espèce de couvent rural et religieux ; il revenait à Paris l’hiver.

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