Revenu d’Italie en France en 1686, Lassay trouva des ennuis domestiques : il avait une fille du premier lit qu’il avait confiée en partant à Mme de La Fayette ; celle-ci qui écrivait de si agréables romans, mais qui n’entendait pas moins bien les affaires positives, jugea que cette pupille était un bon parti pour son fils, et elle était près d’arranger ce mariage contre le gré du père qu’elle cherchait à tenir éloigné. […] Sans prétendre décider qui avait tort ou raison dans ce démêlé assez compliqué et sur lequel nous n’entendons qu’une des parties, une seule chose en ressort pour moi avec évidence, c’est que Mme de La Fayette, qui savait mieux que personne ce que c’était que crédit et considération, n’en accordait pas beaucoup à Lassay à cette époque de sa vie, qu’il ne paraissait pas être de ceux avec qui l’on compte, et qu’il était temps pour lui de songer à refaire sa situation et auprès du roi et dans le monde. […] Selon Suard, M. de Lassay n’a dit ce mot énergique qu’à l’époque du ministère du duc de Bourbon et des trafics publics de Mme de Prie, et c’est à ce moment de la société seulement qu’il entendait l’appliquer. […] Mignet, en compagnie de son ami Thiers, était allé entendre à la Sorbonne le cours d’un des plus illustres professeurs d’alors (Villemain), et, en sortant, au milieu de tous les éloges que lui paraissait mériter une si belle littérature, il ajoutait : « C’est singulier !
Nous autres critiques, qui le sommes le plus souvent par pis aller et parce que nous n’avons pas su faire autre chose, nous ne nous doutons pas de tout ce qu’exige de soins et de préparation le métier de critique, entendu ainsi en son sens exact et primitif. […] … » On croit entendre un personnage de Térence, transportant et appliquant à un cas moderne cette morale délicate à la fois et indulgente. — Je continue ce portrait tout composé de traits à bâtons rompus, et qui rentre assez dans le genre du modèle. […] Boissonade comme érudit, je commencerais par répondre que je n’y entends absolument rien, et par conséquent pas assez pour prononcer ; que j’ai ouï dire à de bons juges que précisément c’est cette œuvre de marque qui lui manque : puis, si l’on me poussait, je me risquerais jusqu’à conjecturer pourtant que cette œuvre, qui serait chez lui essentielle et caractéristique, pourrait bien être tout bonnement son édition d’Aristénète, méditée et couvée durant vingt-cinq ans, faite avec amour et complaisance. […] Mais Boissonade ne l’entendait pas ainsi, à la Rodrigue : c’eût été sortir tout à fait de son caractère et de ses mœurs.