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375. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Il y en avait de deux sortes : les philosophes et érudits formaient un premier groupe, discret, peu bruyant, ennemi du scandale, faisant extérieurement profession de respecter la religion ; les uns se rattachaient à l’épicurisme relevé par Gassendi ; les autres suivaient, avec Le Vayer, la doctrine sceptique. […] Les jansénistes avaient d’ardents ennemis, surtout les jésuites, qui se voyaient disputer par eux la direction des âmes et l’éducation des enfants, et qui, défenseurs des prétentions romaines, les regardaient comme le parti avancé du gallicanisme. […] La défense des jansénistes fut belle : ils firent des miracles de constance, ils développèrent leur force et leur subtilité d’esprit, ils furent adroits, perfides même autant qu’héroïques, contre des ennemis à qui toutes les armes étaient bonnes. […] En 1655, un curé ayant refusé l’absolution au duc de Liancourt, parce qu’il avait sa petite fille à Port-Royal, Arnauld écrivit sur ce refus deux lettres qui irritèrent les ennemis du jansénisme, et lurent menacées d’une censure en Sorbonne. Le parti se résolut alors à en appeler au sens commun, à l’équité naturelle du public, et Arnauld, ne se sentant pas le talent qu’il fallait pour cette entreprise, engagea Pascal à la tenter : du 23 janvier 1656 au 24 mars 1657, dix-huit lettres parurent, anonymes, imprimées clandestinement, bravant toutes les fureurs de l’ennemi qu’elles écrasaient.

376. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Hors ce moulinet d’insolence sur le dos de tout le monde, amis ou ennemis, hors la fantasia très arabe de ce chevaucheur de paradoxes, il n’y a rien de profondément et de sincèrement pensé dans ces deux mille pages. […] Nous ne sommes pas anthropophages, mais nous voulons voir comment on mange nos ennemis, quitte, après, à pendre celui qui les mange ! […] Et ce n’est pas tout que le nettoyage ; voici l’entretien : il se fait des revenus avec ses ennemis, et bat monnaie… sur leurs épaules. […] Il rit de la bêtise de ses ennemis, quand il ne se met pas en fureur contre eux avec des accents à l’Alceste. […] Il en a d’impayables contre ses ennemis, et nonobstant de très éloquentes.

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