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1851. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Deux ennemis de Molière I. […] Il veut être aimé, et au lieu d’aimer lui-même et de prouver son amour, ce qui est la seule voie, il ennuie sa maîtresse de sermons ; il va se battre avec un couteau de bois contre des ennemis qui ont des canons. […] Il était féru de cette turlutaine à laquelle il revient sans cesse : c’est que la rime est la plus grande ennemie de la poésie, qui est faite pour être mise en musique, et que, pour un compositeur, les vers blancs sont bien supérieurs aux vers rimés. […] Pour lui, la célèbre tirade de l’exempt : Nous vivons sous un prince ennemi de la fraude est un de ces dénouements dont parle Horace, quand il invoquait le Deus ex machina.

1852. (1905) Propos littéraires. Troisième série

La poésie française de 1600 à 16201 [7 décembre 1893.] Messieurs, Pour la seconde fois je suis chargé par la bienveillance de la Faculté des lettres et par celle du ministre de l’instruction publique d’occuper pour une année la chaire de mon excellent maître M. Lenient. Je remercie comme je dois et avec une reconnaissance profonde ceux qui m’ont confié ce périlleux honneur. À défaut de tout ce qu’il faudrait pour les justifier pleinement de m’avoir choisi, j’ai conscience qu’au moins par la probité et la loyauté de mon enseignement je ne trahirai point une confiance qui, tout en me flattant infiniment, va presque jusqu’à m’inquiéter ; comme aussi, à défaut de la verve entraînante et des qualités du chaleureux orateur qu’on était accoutumé à trouver dans cette chaire, j’essaierai, par une consciencieuse et scrupuleuse application, d’apporter ici une studieuse enquête, une recherche patiente, une critique éveillée et attentive, une honnête contribution enfin à l’étude toujours inachevée de la littérature française.

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